Denyse Willem (Liège 1943)

Premières réalisations – Isy Brachot (1964-1973)

Dans cette première période, Denyse Willem utilise trois techniques : la gravure, le dessin et la gouache. Pour s’exprimer, elle associe la force de la nature à celle de la femme. L’homme prend symboliquement la forme de l’oiseau face à la femme, objet de désir.

En 1967, elle montre quelques dessins au « bic » à la Galerie Isy Brachot à Bruxelles. Celle-ci accepte de présenter l’artiste dans son nouvel espace de ‘Jeune Peinture’. Elle exposera à la Galerie Isy Brachot en1968, 1969 et 1970 et réalisera, ainsi, sa première consécration dans le monde de l’art.

L’oiseau Mécanique, 1974 – Gouache 38/28 cm.

Lucien Billinelli (1976-1993)

En 1974, elle rencontre Lucien Bilinelli et ensemble, ils s’installent à Bruxelles. C’est le début de ces grands formats et d’un contenu féministe. Les corps féminins gagnent en monumentalité. Les visages sont désormais caricaturés, afin de donner plus de valeur à la scène représentée. Les compositions théâtrales deviennent plus imposantes.

Imprégnée des mouvements féministes des années ’70, Denyse Willem s’inspire des contes anciens pour y intégrer des réalités contemporaines. La femme est désormais stylisée à l’extrême, loin de la beauté physique. Les seins sont des boules rondes, les muscles et les articulations deviennent protubérantes.

Aquarelles – A partir de 1982, Denyse Willem se consacre aussi à l’aquarelle et réalise plusieurs séries thématiques. Un nouvel homme apparaît idéalisé et acquiert une place importante dans son œuvre : Contes de fée (1983) – Intérieurs-Intérieurs (1985-86) – Paysage vertical (1988-1989) – La Mort (1989). Des histoires burlesques où la mise-en-scène fait penser à l’art de la bande dessinée.

Intérieurs- Intérieurs (Série) – La culture des cactus 1985 – Aquarelle/papier 56/76 cm.

Contes de fée (Série) – Le chaperon rouge sortant le loup du bois, 1985 – Aquarelle/papier 56/76 cm.

Compositions théâtrales  – « La peinture de Denyse Willem peut être considérée comme un théâtre du désir aux scènes multiples. Ce phénomène de théâtralité se traduit dans la majorité de ses œuvres, laissant croire, que la vie entière est une grande comédie ou plutôt une tragédie, dans laquelle chacun a un rôle à jouer » *

* Vincent Dessouroux, Mémoire 2006-2007 (Université de Liège, philosophie et lettres) p.59

La naissance de César, 1989 – Acrylique/toile  130/160 cm.

Autogestion ( 1993 – )

En 1993, Denyse Willem quitte la galerie de son compagnon et organise des expositions avec plusieurs galeries contemporaines. Elle continue à réaliser des séries d’aquarelles dans lesquelles, elle s’attaque avec humour au sexe de l’homme et au bon goût de la bourgeoisie : Sex Men (1993-1995), Les Marquises (1997-1999). Elle évoque aussi à nouveau, la question de la nature en péril dans la série des Bois Coupés (1993-1996). Les nouvelles séries s’inscrivent parfaitement dans la continuité de ses séries précédentes d’aquarelles.

Les bois coupés (Série) – Le nain fougueux, 1996 Aquarelle/papier 56/76 cm

Les marquises (Série) – La leçon de danse, 1996 – Aquarelle/papier 56/76 cm.

Retour aux grandes compositions

A partir de 2003, Denyse Willem retourne aux grands formats. Les compositions deviennent moins agressives. L’artiste représente les relations humaines dans un certain climat d’harmonie. L’introduction de l’androgynie dans son œuvre, diminue la tension entre les deux sexes.

Toutefois, il reste des chocs visuels à observer, qui sont propres à la réalité contemporaine.

La tour de Babel, 2005 – Acrylique/toile  200/250 cm